Bonjour Yana comment allez-vous ?  

Bonjour Stéphanie, je vais  bien, merci. J’espère que vous aussi ?

Parlez-nous de votre livre. Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Si j’ai écrit ce livre, c’est d’abord pour partager mon expérience personnelle, pour aider d’autres victimes à oser demander de l’aide à leur tour. C’est aussi une approche thérapeutique, pour me permettre d’aller de l’avant et de tourner la page une fois pour toute. Ce livre est dédié : À tous les enfants privés du droit d’exister, abandonnés, et livrés aux violences du monde, à toutes les femmes maltraitées, qui se battent trop seules, en ce monde, à toutes celles qui sont mortes de n’avoir pas été ni écoutées, ni entendues. 

Parlez-nous de votre association. Quel est son but ? 

Le but de mon association est d’écouter et d’accompagner les victimes, de les diriger vers des professionnels compétents et sensibilisés à cette problématique. Nous avons une approche centrée sur les besoins de la personne ainsi que ses enfants et nous essayons d’amener un soutien personnalisé à chacun.  Chaque victime est différente et aura des attentes et besoins spécifiques. 

Ce livre est un récit de vie assez douloureux, comment on s’en sort après tout ce que vous avez vécu ?

Mon déclic et mon salut fut tout d’abord ma fille, c’est elle qui m’a donné la force et le courage de continuer. La création de l’association m’a aussi grandement permis d’avancer. Comprendre que je n’étais pas seule dans cette situation et voir tout ce que je pouvais apporter aux autres m’a donné plus confiance en moi et a donné un sens à mon expérience. J’ai appris qu’il faut toujours chercher du positif dans nos expériences personnelles, cela m’a fait grandir et m’a montré l’importance de partager la souffrance que j’avais vécue pour éviter qu’elle se reproduise chez d’autres. Avec du recul, je me rends compte que mon parcours m’a amené une énorme force de résilience. 

Parlons de la violence envers les femmes. En Suisse est-ce qu’on en fait assez pour aider pour soutenir ou pas ? 

Non, il manque à mon avis des structures et des logements d’accueil pour les victimes et leur proche. Il serait vraiment fondamental d’augmenter ce type de ressources en Valais. Je pense aussi qu’il est important de former les policiers et les intervenants judiciaires et les sensibiliser à ce problème. J’observe aussi que les enfants sont souvent peu encadrés dans ce type de situation, alors qu’ils en souffrent. 

Vous vous lancez en politique dans la ville de Sierre. Quel est l’élément déclencheur qui vous a donné l’envie de vous lancer en politique ?

J’ai envie de faire bouger voir bousculer les choses. J’ai une cause, une association à faire connaître. Une autre cause qui me tient à cœur c’est l’égalité homme-femme, je trouve important en tant que femme de participer à la vie politique, car je vois que nous sommes minoritaires dans ce domaine. J’ai trouvé un parti politique qui me correspond par rapport à ce que j’ai fait dans l’aide humanitaire et avec qui je partage mes idées.  J’ai été très bien accueillie au sein de ce parti et je les remercie de leur soutien.

Ce livre est une sorte de libération. Oser en parler. Pour éviter que ça se reproduise. Qu’est-ce qui vous a décidé à écrire ce livre ?

C’était très important pour moi de mettre des mots sur des maux. Le but étant de dire aux autres victimes qu’elles ne sont pas seules et que l’on peut s’en sortir. Ce livre est un message d’espoir.

 Quels sont les projets de votre association ?

Mon projet est de faire grandir cette association qui est un peu mon enfant. De la faire connaître et de m’entourer d’une équipe dynamique qui croient en cette cause et qui la défendent.

Que peut-on vous souhaiter aujourd’hui pour demain ?

Mon nouveau livre « sourire au-delà de l’enfer » sort le 23 mars 2022, j’espère que le message que j’essaie de faire passer, sera entendu et qu’il pourra aider beaucoup de personnes, que ce soit des professionnels ou des victimes.

Un grand merci pour cette interview Yana et bonne continuation professionnelle.

Un grand Merci à vous. 


Écrit par Stefanie Rossier